Da Le Figaro del 07/02/2005
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20050207.FIG0373.html
Le fils du président Eyadéma, décédé subitement samedi, a été élu à la tête du pays après que les députés ont modifié à la hâte la Constitution hier soir
Togo: l'armée tente un coup de force à Lomé
Aux condoléances ont immédiatement succédé les condamnations. Au lendemain de la mort soudaine de Gnassingbé Eyadéma, le président du Togo depuis 38 ans, l'Union africaine (UA), la Communauté ouest-africaine (CEDEAO) et l'ONU ont accusé l'armée togolaise d'avoir porté atteinte à la Constitution du pays en «confiant» le pouvoir à Faure Gnassingbé, un fils du dictateur défunt.
Premier à réagir, le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré a affirmé que cette «prise de pouvoir par l'armée est un coup d'État militaire» qui ne serait pas accepté, et la communauté internationale – dont la France, ancienne puissance de tutelle du Togo – avait multiplié les appels au respect de la «légalité constitutionnelle».
Vingt-quatre heures après l'annonce officielle du décès du président Eyadéma, 69 ans, les députés togolais, dans leur majorité membres du parti du président défunt, ont donc voté à la hâte des modifications pour adapter la Constitution à la décision de l'armée, et permettre à Faure Gnassingbé d'accéder au pouvoir légalement. Ils ont ainsi modifié à l'unanimité l'article 65 de la Constitution prévoyant qu'en cas de décès du chef de l'État «la fonction présidentielle est exercée provisoirement par le président de l'Assemblée nationale» et l'organisation d'une élection présidentielle «dans les soixante jours».
La modification supprime le mot «provisoirement», ne fait plus mention d'un scrutin présidentiel mais stipule que «le nouveau président de la République exerce ses fonctions jusqu'au terme du mandat de son prédécesseur», soit en l'occurrence juin 2008. Pour faire bonne mesure, les députés ont également modifié l'article interdisant de réviser la Constitution pendant une période d'intérim, et aménagé la loi électorale pour permettre le retour de Faure Gnassingbé à son siège de député, préalable à son élection à la présidence de l'Assemblée. Ils ont enfin voté la destitution du président de l'Assemblée, Fambaré Natchaba Ouattara et élu sans surprise le fils du défunt président à sa place. Membre du parti présidentiel Rassemblement du peuple togolais (RPT), Fambaré Natchaba Ouattara devait assurer l'intérim. A Paris samedi, il n'a pu regagner Lomé, empêché de rentrer au Togo par la fermeture des frontières décidée par l'armée. Son vol a été dérouté sur le Bénin voisin, où il se trouvait encore hier soir.
«Dans l'immense tristesse qui nous étreint tous avec la disparition du père de la nation, je ressens comme un immense honneur la responsabilité que vous venez de me confier», a déclaré Faure Gnassingbé immédiatement après son élection. «Le Togo s'est engagé sans réserve dans un processus de démocratisation et d'ouverture que j'entends conduire jusqu'au bout avec votre précieux concours», a-t-il ajouté. Le gouvernement a décrété un «deuil national» de deux mois.
Paris, comme la communauté internationale, redoute que ces événements déstabilisent le Togo. La France a mis hier soir en état d'alerte ses troupes dans la région.
Premier à réagir, le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré a affirmé que cette «prise de pouvoir par l'armée est un coup d'État militaire» qui ne serait pas accepté, et la communauté internationale – dont la France, ancienne puissance de tutelle du Togo – avait multiplié les appels au respect de la «légalité constitutionnelle».
Vingt-quatre heures après l'annonce officielle du décès du président Eyadéma, 69 ans, les députés togolais, dans leur majorité membres du parti du président défunt, ont donc voté à la hâte des modifications pour adapter la Constitution à la décision de l'armée, et permettre à Faure Gnassingbé d'accéder au pouvoir légalement. Ils ont ainsi modifié à l'unanimité l'article 65 de la Constitution prévoyant qu'en cas de décès du chef de l'État «la fonction présidentielle est exercée provisoirement par le président de l'Assemblée nationale» et l'organisation d'une élection présidentielle «dans les soixante jours».
La modification supprime le mot «provisoirement», ne fait plus mention d'un scrutin présidentiel mais stipule que «le nouveau président de la République exerce ses fonctions jusqu'au terme du mandat de son prédécesseur», soit en l'occurrence juin 2008. Pour faire bonne mesure, les députés ont également modifié l'article interdisant de réviser la Constitution pendant une période d'intérim, et aménagé la loi électorale pour permettre le retour de Faure Gnassingbé à son siège de député, préalable à son élection à la présidence de l'Assemblée. Ils ont enfin voté la destitution du président de l'Assemblée, Fambaré Natchaba Ouattara et élu sans surprise le fils du défunt président à sa place. Membre du parti présidentiel Rassemblement du peuple togolais (RPT), Fambaré Natchaba Ouattara devait assurer l'intérim. A Paris samedi, il n'a pu regagner Lomé, empêché de rentrer au Togo par la fermeture des frontières décidée par l'armée. Son vol a été dérouté sur le Bénin voisin, où il se trouvait encore hier soir.
«Dans l'immense tristesse qui nous étreint tous avec la disparition du père de la nation, je ressens comme un immense honneur la responsabilité que vous venez de me confier», a déclaré Faure Gnassingbé immédiatement après son élection. «Le Togo s'est engagé sans réserve dans un processus de démocratisation et d'ouverture que j'entends conduire jusqu'au bout avec votre précieux concours», a-t-il ajouté. Le gouvernement a décrété un «deuil national» de deux mois.
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