Da Le Temps del 08/03/2005
Originale su http://www.letemps.ch/template/editoriaux.asp?page=1&article=151528
La mauvaise posture irakienne de Silvio Berlusconi
di Bernard Bridel
En Italie, les rituels sont sacrés, mais la colère n'est jamais très loin de l'émotion. C'est ainsi qu'après avoir fait lundi des funérailles nationales à leur «nouveau héros» – l'agent secret Nicola Calipari, tombé vendredi à Bagdad sous les balles américaines alors qu'il protégeait de son corps l'otage à peine libérée Giuliana Sgrena – les Italiens s'apprêtent désormais à demander des comptes aux responsables de cette lamentable affaire.
Premier visé, évidemment, dans cette quête légitime de la vérité: le grand allié américain George Bush. Les méthodes de ses soldats à la gâchette facile sont apparues encore une fois tellement expéditives que Rome n'a pu faire autrement que de demander à Washington qu'il recherche et punisse les coupables de cette nouvelle bavure. Gageons qu'en dépit des belles promesses, il ne faudra pas s'attendre à grand-chose de concret de la part du Pentagone.
Mais bien plus que les GI en poste à l'aéroport de Bagdad, c'est à l'évidence le président du Conseil italien lui-même qui se retrouve en très mauvaise posture. Pour Silvio Berlusconi, la mort de Nicola Calipari est une vraie catastrophe politique. Vingt-sixième Italien à mourir en Irak depuis le début de la guerre, l'ancien policier devenu agent secret a donné sa vie pour sauver celle d'une journaliste qui, à l'instar d'une écrasante majorité de ses compatriotes, est une opposante farouche non seulement à l'intervention militaire américaine entre Tigre et Euphrate, mais encore et surtout à la participation de troupes italiennes à l'occupation.
A l'approche des élections régionales d'avril, ultime grand test avant les législatives de l'an prochain, le dénouement tragique de la prise d'otage de l'envoyée spéciale du Manifesto est un coup dur pour le Cavaliere. Dès lors, s'il veut avoir quelque chance de sauver sa majorité de plus en plus hésitante, il pourrait bien devoir réviser de manière déchirante sa politique irakienne. Parfaitement consciente de la position de faiblesse dans laquelle se trouve désormais le chef du gouvernement, l'opposition de centre gauche n'a pas hésité à sauter sur l'occasion pour augmenter la pression et redemander une nouvelle fois le retrait des troupes italiennes d'Irak.
On devrait très vite savoir si le premier ministre parvient à se tirer de ce mauvais pas. Le 14 mars prochain, en effet, la chambre des députés doit se prononcer sur le refinancement de la mission italienne en Irak. Sous le coup de l'émotion et de la colère, certains alliés du Cavaliere pourraient alors refuser de le suivre. Pour Silvio Berlusconi, ce serait sans doute le début de la fin.
Premier visé, évidemment, dans cette quête légitime de la vérité: le grand allié américain George Bush. Les méthodes de ses soldats à la gâchette facile sont apparues encore une fois tellement expéditives que Rome n'a pu faire autrement que de demander à Washington qu'il recherche et punisse les coupables de cette nouvelle bavure. Gageons qu'en dépit des belles promesses, il ne faudra pas s'attendre à grand-chose de concret de la part du Pentagone.
Mais bien plus que les GI en poste à l'aéroport de Bagdad, c'est à l'évidence le président du Conseil italien lui-même qui se retrouve en très mauvaise posture. Pour Silvio Berlusconi, la mort de Nicola Calipari est une vraie catastrophe politique. Vingt-sixième Italien à mourir en Irak depuis le début de la guerre, l'ancien policier devenu agent secret a donné sa vie pour sauver celle d'une journaliste qui, à l'instar d'une écrasante majorité de ses compatriotes, est une opposante farouche non seulement à l'intervention militaire américaine entre Tigre et Euphrate, mais encore et surtout à la participation de troupes italiennes à l'occupation.
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