Da Le Monde del 01/06/2005
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-656823@51-639952,0.html
Sarkozy-Villepin : un tandem explosif pour répondre à la crise
di Béatrice Gurrey
C'est un duo improbable. Jacques Chirac les a pourtant choisis pour incarner son futur gouvernement : Dominique de Villepin, en premier ministre et Nicolas Sarkozy, numéro deux, en ministre de l'intérieur. Le tandem de deux rivaux. L'un est appelé parce qu'il a "l'autorité, la compétence et l'expérience nécessaires" , l'autre revient "dans un esprit de rassemblement" , a expliqué M. Chirac mardi 31 mai dans une allocution télévisée.
Les différends entre les deux hommes sont notoires : ils ne sont d'accord ni sur la laïcité, ni sur la discrimination positive, ni sur l'immigration. L'un s'appuie sur le rôle de l'Etat, l'autre prône le libéralisme. L'un est un fidèle de M. Chirac, l'autre l'a trahi. L'un est un élu, l'autre pas.
Durant la campagne référendaire, M. Sarkozy, sentant venir la nomination de son adversaire à Matignon, a d'ailleurs lancé une violente charge contre ceux qui voulaient se passer du suffrage universel en politique.
La "nouvelle impulsion" évoquée par Jacques Chirac, après le non sans appel des Français au référendum européen démarre donc sur une équivoque. Et est justifiée par le président en deux mots : rassemblement des forces et mobilisation pour l'emploi.
Comment ? Mystère. Pour M. Chirac, nommer les deux revient à ne pas choisir. Ou plutôt à montrer combien son choix a été contraint, devant la bronca des parlementaires qui refusaient M. de Villepin. Mais qui, surtout, réclament M. Sarkozy depuis longtemps. "Pour lui, c'était la seule façon de faire passer la pilule" , dit un député qui participait, mardi, au buffet organisé par Jean-Louis Debré à l'Assemblée nationale.
NON-CHOIX
Ce non-choix conduit le président à admettre une nouvelle fois publiquement un grave différend au sein de sa propre famille politique, qu'il tente de résoudre en réintégrant M. Sarkozy. Il montre aussi que dans son opposition à l'ambition de M. Sarkozy, il a perdu une manche : il lui avait interdit en 2004 de cumuler la présidence de l'UMP et un ministère, il est aujourd'hui obligé de l'accepter.
Pour la majorité, la double nomination du 31 mai signifie aussi autre chose : M. Chirac paraît se retirer de la course à la présidentielle de 2007, à laquelle le non au référendum du 29 mai lui interdit pratiquement de concourir. En mettant deux prétendants aux affaires, il semble dire "que le meilleur gagne" , version soft, ou "entre-tuez-vous" , version hard. Il contente aussi ceux qui, à l'instar d'Alain Juppé, ont soutenu jusqu'au bout la nomination de M. Sarkozy à Matignon contre celle de M. Villepin. Ses propres espoirs d'être à nouveau un recours dans la crise paraissent s'être évanouis.
Plutôt qu'un "rassemblement", c'est bien ainsi que la plupart des députés de la majorité ont analysé le coup de théâtre de la nomination de M. Sarkozy. Le seul avantage de cette situation est que le président se place au-dessus des rivaux et en dehors du duel mortel dans lequel le président de l'UMP voulait l'enfermer. Mais pour l'instant, le rassemblement fait figure de chimère. François Bayrou, le président de l'UDF, a interdit à ses troupes, mardi, de rejoindre le gouvernement. Il n'est pas exclu qu'on lui désobéisse, mais cette injonction crée un désordre de plus dans la majorité.
Sur le fond, M. Chirac ne dit pas clairement quelles options économiques vont être les siennes. Il se contente de réaffirmer que l'objectif est de combattre le chômage, comme il l'avait dit déjà en décembre 2003. Comme il le répète depuis dix ans déjà. "L'objectif c'est de remettre sur les voies de l'activité les Françaises et les Français, et notamment les jeunes, que le système laissait jusqu'à présent sur le bord de la route" , avait-il dit lors de ses voeux aux Français, en promettant "une grande loi de mobilisation pour l'emploi" . A quatre reprises, il avait martelé "se mobiliser pour l'emploi, c'est..." .
Au gouvernement de se débrouiller désormais, avec ce viatique présidentiel : "Le seul critère est celui de l'efficacité." Tous sont appelés à la rescousse, entreprises, syndicats, sans qu'aucune solution soit "écartée par préjugé" ou découragée. Le président lui, se pose en gardien du "modèle social français" , que M. Sarkozy a vilipendé pendant la campagne référendaire, comme générateur de chômage. Le modèle à préserver, selon le président, est "fondé sur le dynamisme et l'initiative individuelle, sur la solidarité et le dialogue social" .
Mais le gouvernement n'est pas encore formé et la prochaine date du conseil des ministres n'était, mercredi matin, pas encore fixée.
Les différends entre les deux hommes sont notoires : ils ne sont d'accord ni sur la laïcité, ni sur la discrimination positive, ni sur l'immigration. L'un s'appuie sur le rôle de l'Etat, l'autre prône le libéralisme. L'un est un fidèle de M. Chirac, l'autre l'a trahi. L'un est un élu, l'autre pas.
Durant la campagne référendaire, M. Sarkozy, sentant venir la nomination de son adversaire à Matignon, a d'ailleurs lancé une violente charge contre ceux qui voulaient se passer du suffrage universel en politique.
La "nouvelle impulsion" évoquée par Jacques Chirac, après le non sans appel des Français au référendum européen démarre donc sur une équivoque. Et est justifiée par le président en deux mots : rassemblement des forces et mobilisation pour l'emploi.
Comment ? Mystère. Pour M. Chirac, nommer les deux revient à ne pas choisir. Ou plutôt à montrer combien son choix a été contraint, devant la bronca des parlementaires qui refusaient M. de Villepin. Mais qui, surtout, réclament M. Sarkozy depuis longtemps. "Pour lui, c'était la seule façon de faire passer la pilule" , dit un député qui participait, mardi, au buffet organisé par Jean-Louis Debré à l'Assemblée nationale.
NON-CHOIX
Ce non-choix conduit le président à admettre une nouvelle fois publiquement un grave différend au sein de sa propre famille politique, qu'il tente de résoudre en réintégrant M. Sarkozy. Il montre aussi que dans son opposition à l'ambition de M. Sarkozy, il a perdu une manche : il lui avait interdit en 2004 de cumuler la présidence de l'UMP et un ministère, il est aujourd'hui obligé de l'accepter.
Pour la majorité, la double nomination du 31 mai signifie aussi autre chose : M. Chirac paraît se retirer de la course à la présidentielle de 2007, à laquelle le non au référendum du 29 mai lui interdit pratiquement de concourir. En mettant deux prétendants aux affaires, il semble dire "que le meilleur gagne" , version soft, ou "entre-tuez-vous" , version hard. Il contente aussi ceux qui, à l'instar d'Alain Juppé, ont soutenu jusqu'au bout la nomination de M. Sarkozy à Matignon contre celle de M. Villepin. Ses propres espoirs d'être à nouveau un recours dans la crise paraissent s'être évanouis.
Plutôt qu'un "rassemblement", c'est bien ainsi que la plupart des députés de la majorité ont analysé le coup de théâtre de la nomination de M. Sarkozy. Le seul avantage de cette situation est que le président se place au-dessus des rivaux et en dehors du duel mortel dans lequel le président de l'UMP voulait l'enfermer. Mais pour l'instant, le rassemblement fait figure de chimère. François Bayrou, le président de l'UDF, a interdit à ses troupes, mardi, de rejoindre le gouvernement. Il n'est pas exclu qu'on lui désobéisse, mais cette injonction crée un désordre de plus dans la majorité.
Sur le fond, M. Chirac ne dit pas clairement quelles options économiques vont être les siennes. Il se contente de réaffirmer que l'objectif est de combattre le chômage, comme il l'avait dit déjà en décembre 2003. Comme il le répète depuis dix ans déjà. "L'objectif c'est de remettre sur les voies de l'activité les Françaises et les Français, et notamment les jeunes, que le système laissait jusqu'à présent sur le bord de la route" , avait-il dit lors de ses voeux aux Français, en promettant "une grande loi de mobilisation pour l'emploi" . A quatre reprises, il avait martelé "se mobiliser pour l'emploi, c'est..." .
Au gouvernement de se débrouiller désormais, avec ce viatique présidentiel : "Le seul critère est celui de l'efficacité." Tous sont appelés à la rescousse, entreprises, syndicats, sans qu'aucune solution soit "écartée par préjugé" ou découragée. Le président lui, se pose en gardien du "modèle social français" , que M. Sarkozy a vilipendé pendant la campagne référendaire, comme générateur de chômage. Le modèle à préserver, selon le président, est "fondé sur le dynamisme et l'initiative individuelle, sur la solidarité et le dialogue social" .
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