Da Le Monde del 23/02/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-744239,0.html

Regain de violences entre sunnites et chiites en Irak

di Mouna Naïm

BEYROUTH - Déjà soumis à des attentats quotidiens et à de graves tensions politiques sur des bases communautaires, l'Irak a vécu une épreuve supplémentaire, mercredi 22 février, lorsqu'un attentat a visé l'un des lieux sacrés de l'islam chiite, à Samarra, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Bagdad. L'explosion n'a pas fait de victimes, mais le bilan des morts des émeutes consécutives s'élevait, jeudi, à au moins 130 morts à travers le pays, dont 80 à Bagdad. L'attentat n'a pas - pas encore - été revendiqué jeudi, mais les soupçons les plus sérieux se portent sur le mouvement djihadiste Al-Qaida, dont la branche irakienne est commandée par Abou Moussab Al-Zarkaoui.

L'attentat, qui a eu lieu aux premières heures de la journée, a visé le mausolée Ali Al-Hadi, renfermant les tombes des dixième et onzième imams chiites Ali Al-Naqi Al-Hadi et Hassan Ali Al-Askari. L'explosion a détruit la magnifique coupole recouverte de feuilles d'or qui dominait la ville et pulvérisé la mosaïque.

C'est par ailleurs à Samarra que, selon la tradition, disparut le douzième imam chiite, Aboul Qassem Mohammed Al-Mahdi, en 874 de l'ère chrétienne - d'où son surnom de "ville de l'imam Al-Mahdi". Un puits dans le souterrain d'une mosquée attenante où il aurait disparu est un centre de pèlerinage. Les chiites venus de tous les coins du monde viennent y prier pour sa réapparition. A l'origine majoritairement chiite, la population de Samarra est aujourd'hui sunnite.

Malgré les appels au calme des chefs politiques et religieux chiites - en particulier le grand ayatollah Ali Al-Sistani - et sunnites, y compris dans de nombreux pays musulmans, des chiites en colère se sont livrés au saccage, à l'incendie ou à l'occupation de mosquées sunnites - près d'une centaine selon le Parti islamique, la principale formation arabe sunnite irakienne -, tenant ainsi pour implicitement responsable l'autre communauté musulmane. Le siège du Parti islamique à Bassora a été attaqué. Quatre imams de mosquées auraient été tués et d'autres enlevés. Plusieurs villes étaient en état de quasi-insurrection.


LA FOULE RÉCLAME VENGEANCE

Sitôt la nouvelle de l'attentat connue, les chiites sont en effet descendus dans les rues, notamment dans les quartiers et les cités où ils sont majoritaires, telles la cité Sadr, à la périphérie de Bagdad, les villes saintes de Kerbala et Nadjaf, ainsi qu'à Al-Kout et Bassora. Dans cette dernière, des hommes armés ont forcé la porte de la prison et emmené douze détenus de différentes nationalités, mais apparemment tous sunnites, et les ont tués.

Trois membres d'une équipe de la télévision satellitaire Al-Arabiya, comprenant la journaliste Atouar Bahjat, le preneur de son Khaled Mophsen et le cameraman Adnane Abdallah ont, eux aussi, été tués à Samarra. Partout, la foule déchaînée réclamait vengeance, dans un climat déjà alourdi par les marchandages communautaires interminables sur la distribution des portefeuilles ministériels entre les différentes listes qui ont remporté les élections législatives du 15 décembre 2005.

Dès mercredi soir, en écho au grand ayatollah Sistani, des manifestants rejetaient la responsabilité de cet acte sur les "takfiristes" - les groupes extrémistes sunnites du type Al-Qaida, qui frappent d'anathème tout musulman, selon eux, déviant. Le coordonnateur pour l'Irak du département d'Etat américain, James Jeffrey, a, lui aussi, estimé que l'attentat portait "la signature" d'Al-Qaida. L'aile irakienne du mouvement a, dans le passé, désigné les chiites pour cible, au même titre que ce qu'elle appelle "la coalition des croisés et des sionistes". Certains, en Irak, pointaient aussi du doigt les "saddamistes", en référence aux partisans du dictateur déchu Saddam Hussein.

Pour Abdel Aziz Al-Hakim, qui dirige le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), l'une des deux grandes formations chiites, les récentes déclarations de l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalman Khalilzad, ont encouragé les extrémistes à sévir. M. Khalilzad avait exigé, lundi, que les membres du futur gouvernement, notamment les détenteurs des ministères chargés de la sécurité, ne soient pas "sectaires" ni "liés à des milices". Il critiquait notamment le ministère de l'intérieur, considéré comme un bastion du CSRII et accusé de graves sévices envers les sunnites.

Tout en appelant les Irakiens à ne pas se laisser entraîner dans la guerre civile, le jeune et très influent mollah chiite radical Moqtada Al-Sadr a interrompu un séjour à Beyrouth pour rentrer dans son pays. Il a demandé que les coupables - les autorités disent avoir arrêté trois suspects - soient identifiés et exécutés.

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