Da Le Monde del 09/03/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-749046@51-677013,0.html
L'AIEA transmet le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU
di Philippe Bolopion, Natalie Nougayrède
VIENNE, NEW YORK - Une nouvelle étape dans la crise diplomatique sur le nucléaire iranien a été franchie. Le dossier a été formellement transmis, mercredi 8 mars, devant le Conseil de sécurité de Nations unies, chargé des questions de paix et de sécurité internationales. Préalablement, les trente-cinq gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a une vocation d'expertise, avaient approuvé un rapport émettant de sérieux doutes sur la nature purement civile des activités nucléaires de Téhéran.
Présent à Vienne, le numéro deux du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Javad Vaïdi, a menacé les Etats-Unis de représailles. "Les Etats-Unis ont peut-être le pouvoir de faire du mal et d'infliger des souffrances mais ils sont aussi susceptibles de subir le mal et la souffrance", a-t-il dit devant la presse. Dans la journée, le représentant américain à l'AIEA avait accusé l'Iran de disposer de suffisamment d'uranium pour, "s'il est enrichi, produire assez de matière fissible pour dix bombes nucléaires". Les Etats-Unis ont mis en garde l'Iran contre des "conséquences sérieuses". Mohamed ElBaradei, le directeur général de l'AIEA, qui tente de jouer un rôle modérateur, a mis en garde contre "une guerre des mots". Il a appellé les Etats-Unis à "s'engager dans un dialogue" avec l'Iran, comme l'avait fait, à partir de 2003, trois pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, au sein du groupe dit "UE-3)). La tentative européenne n'a pas apporté de résultats. Les représentants iraniens à Vienne disaient leur pays "prêt à poursuivre sa coopération avec l'AIEA".
UN "ICEBERG"
Parmi les grandes puissances, la teneur des déclarations faites lors des débats à l'AIEA laissait filtrer les différences d'approche qui devraient se profiler au Conseil de sécurité. Le texte américain mettait l'accent sur la nécessité d'une "action" du Conseil de sécurité dans un court délai. Les Européens étaient également fermes, comparant le nucléaire iranien à un "iceberg" dont la partie cachée est la plus dangereuse, mais soulignaient que l'action du Conseil doit "renforcer l'autorité de l'AIEA", et que "ce n'est pas la fin de la diplomatie".
Les Russes considèrent que le Conseil de sécurité ne fait qu'être "informé", et n'est pas tenu d'agir. Moscou, dont les relations avec les Etats-Unis connaissent une phase de tension, craint que des sanctions mettent en péril ses intérêts économiques dans la République islamique, et aggravent l'instabilité dans le Caucase et en Asie centrale. "Les sanctions n'ont jamais permis de résoudre des crises", a estimé, mercredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Dans les couloirs de l'AIEA, l'ambassadeur iranien, Ali Asghar Soltanieh, plaçait des espoirs dans les Russes : ils "collaborent avec nous de façon très constante, ils aimeraient construire d'autres centrales nucléaires (en Iran), ils veulent restaurer leur rôle dans la région (Proche-Orient ndlr), et ils ont de bonnes intentions."
A New York, mercredi soir, les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité se sont réunis pour s'entretenir des suites à donner au dossier iranien. Une séance formelle du Conseil de sécurité pourrait se tenir dès la semaine prochaine. Selon une source diplomatique, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, en consultation avec les Etats-Unis, tentent d'ébaucher un texte "fort", une "déclaration présidentielle" du Conseil de sécurité qui demanderait à l'Iran de se conformer aux demandes de l'AIEA en gelant toutes ses activités d'enrichissement d'uranium.
Présent à Vienne, le numéro deux du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Javad Vaïdi, a menacé les Etats-Unis de représailles. "Les Etats-Unis ont peut-être le pouvoir de faire du mal et d'infliger des souffrances mais ils sont aussi susceptibles de subir le mal et la souffrance", a-t-il dit devant la presse. Dans la journée, le représentant américain à l'AIEA avait accusé l'Iran de disposer de suffisamment d'uranium pour, "s'il est enrichi, produire assez de matière fissible pour dix bombes nucléaires". Les Etats-Unis ont mis en garde l'Iran contre des "conséquences sérieuses". Mohamed ElBaradei, le directeur général de l'AIEA, qui tente de jouer un rôle modérateur, a mis en garde contre "une guerre des mots". Il a appellé les Etats-Unis à "s'engager dans un dialogue" avec l'Iran, comme l'avait fait, à partir de 2003, trois pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, au sein du groupe dit "UE-3)). La tentative européenne n'a pas apporté de résultats. Les représentants iraniens à Vienne disaient leur pays "prêt à poursuivre sa coopération avec l'AIEA".
UN "ICEBERG"
Parmi les grandes puissances, la teneur des déclarations faites lors des débats à l'AIEA laissait filtrer les différences d'approche qui devraient se profiler au Conseil de sécurité. Le texte américain mettait l'accent sur la nécessité d'une "action" du Conseil de sécurité dans un court délai. Les Européens étaient également fermes, comparant le nucléaire iranien à un "iceberg" dont la partie cachée est la plus dangereuse, mais soulignaient que l'action du Conseil doit "renforcer l'autorité de l'AIEA", et que "ce n'est pas la fin de la diplomatie".
Les Russes considèrent que le Conseil de sécurité ne fait qu'être "informé", et n'est pas tenu d'agir. Moscou, dont les relations avec les Etats-Unis connaissent une phase de tension, craint que des sanctions mettent en péril ses intérêts économiques dans la République islamique, et aggravent l'instabilité dans le Caucase et en Asie centrale. "Les sanctions n'ont jamais permis de résoudre des crises", a estimé, mercredi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Dans les couloirs de l'AIEA, l'ambassadeur iranien, Ali Asghar Soltanieh, plaçait des espoirs dans les Russes : ils "collaborent avec nous de façon très constante, ils aimeraient construire d'autres centrales nucléaires (en Iran), ils veulent restaurer leur rôle dans la région (Proche-Orient ndlr), et ils ont de bonnes intentions."
A New York, mercredi soir, les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité se sont réunis pour s'entretenir des suites à donner au dossier iranien. Une séance formelle du Conseil de sécurité pourrait se tenir dès la semaine prochaine. Selon une source diplomatique, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, en consultation avec les Etats-Unis, tentent d'ébaucher un texte "fort", une "déclaration présidentielle" du Conseil de sécurité qui demanderait à l'Iran de se conformer aux demandes de l'AIEA en gelant toutes ses activités d'enrichissement d'uranium.
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