Da Le Temps del 11/04/2006
Originale su http://www.letemps.ch/template/editoriaux.asp?page=1&article=178721
Un pays brisé en deux
di Stéphane Bussard
Les excès de Silvio Berlusconi auraient dû permettre au centre gauche de remporter une victoire haut la main. Fort d'une fortune privée qui en fait le 30e homme le plus riche de la planète, fort d'une confiance personnelle qui relève davantage de l'arrogance que de l'assise, l'actuel président du Conseil italien a dépassé toutes les bornes qui délimitent en principe les batailles électorales dans un cadre de respect mutuel propre à la démocratie. Silvio Berlusconi a dénigré l'adversaire, a usé d'un manichéisme bushien - vous êtes pour moi ou vous êtes tous des communistes, donc des «couillons» - dévastateur. Comme il y a aujourd'hui deux Amérique, la politique berlusconienne de la terre brûlée met deux Italie dos à dos. Dans une incompréhension totale. Avec deux visions antinomiques de la société.
Cette escalade électorale n'a pas laissé indifférents les Italiens, qui ont pris conscience de l'enjeu en se rendant massivement aux urnes. Pourtant, quel que soit le résultat final du scrutin, qui demeurait incertain hier soir, ces élections débouchent sur deux constats. Premièrement, ni les dérapages verbaux de Sua Emittenza ni son désastreux bilan économique n'ont provoqué un véritable sursaut civique. Désormais, une bonne partie de la Péninsule semble assumer ce nouveau style politique. Deuxièmement, ces élections révèlent toute la tragédie de la gauche, incapable de se présenter comme une véritable force d'alternance.
Ancien président du Conseil, le peu charismatique professeur Prodi n'a visiblement pas réussi à faire passer le message d'une gauche réformiste capable d'offrir à l'Italie un avenir digne de ce nom. La coalition de l'Union, brandie par certains socialistes français comme l'exemple d'une gauche plurielle, n'a pas séduit l'électorat. Parmi les différents scénarios, une victoire de Berlusconi dans les deux Chambres promet une polarisation dévastatrice. Deux majorités différentes à la Chambre des députés et au Sénat rendraient l'Italie ingouvernable et provoqueraient probablement la tenue de nouvelles élections. Au vu de la campagne qui vient de s'achever, on peine à croire que l'Italie en sortirait gagnante.
Cette escalade électorale n'a pas laissé indifférents les Italiens, qui ont pris conscience de l'enjeu en se rendant massivement aux urnes. Pourtant, quel que soit le résultat final du scrutin, qui demeurait incertain hier soir, ces élections débouchent sur deux constats. Premièrement, ni les dérapages verbaux de Sua Emittenza ni son désastreux bilan économique n'ont provoqué un véritable sursaut civique. Désormais, une bonne partie de la Péninsule semble assumer ce nouveau style politique. Deuxièmement, ces élections révèlent toute la tragédie de la gauche, incapable de se présenter comme une véritable force d'alternance.
Ancien président du Conseil, le peu charismatique professeur Prodi n'a visiblement pas réussi à faire passer le message d'une gauche réformiste capable d'offrir à l'Italie un avenir digne de ce nom. La coalition de l'Union, brandie par certains socialistes français comme l'exemple d'une gauche plurielle, n'a pas séduit l'électorat. Parmi les différents scénarios, une victoire de Berlusconi dans les deux Chambres promet une polarisation dévastatrice. Deux majorités différentes à la Chambre des députés et au Sénat rendraient l'Italie ingouvernable et provoqueraient probablement la tenue de nouvelles élections. Au vu de la campagne qui vient de s'achever, on peine à croire que l'Italie en sortirait gagnante.
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