Da Le Figaro del 23/06/2006
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20060623.FIG000000057_nouvelle_ra...
Nouvelle rafle dans la mafia calabraise
Alessandro et Giuseppe Marciano ont été arrêtés hier. Ils sont accusés du meurtre du vice-président du conseil de Calabre, Franco Fortugno, en 2005.
di Richard Heuzé
FRANCO FORTUGNO, vice-président du conseil régional de Calabre, a été assassiné le 16 octobre 2005 parce qu'il refusait de pactiser avec la Ndrangheta. La mafia calabraise qui contrôle le trafic de cocaïne dans toute l'Europe est sans pitié pour ceux qui lui barrent la route.
Fortugno n'avait pas voulu accorder aux clans des marchés publics dans la santé. Son assassinat, un dimanche en pleine rue, a suscité une intense émotion. Il a donné naissance au mouvement des «enfants de Locri», des jeunes refusant de subir le diktat de la criminalité. Les commanditaires du meurtre, Alessandro Marciano (55 ans) et son fils Giuseppe (28 ans), ont été arrêtés hier. Le père est un responsable local de la santé publique. Il travaille au même étage, dans la même unité sanitaire, à quelques mètres de distance, que la veuve de la victime, Maria Grazia Laganà, élue en avril député de la Marguerite (centre gauche).
COUP DE COLÈRE DES INDUSTRIELS
Le 21 mars déjà, la police a arrêté quatre mafieux, les auteurs matériels de l'attentat. Fait rare dans la Ndrangheta où la loi de l'omertà (le silence mafieux) est strictement respectée, l'un d'eux collabore avec la justice.
La coïncidence est surprenante entre ces deux dernières arrestations et le coup de colère poussé la semaine dernière par le président des industriels calabrais, Filippo Calippo, dont la famille travaille dans la conserve de thons depuis quatre générations et emploie 200 personnes.
Le 11 juin, un exploitant agricole a été retrouvé criblé de coups de feu et carbonisé dans sa voiture. Fedele Scarcella avait 71 ans. Il refusait de subir les extorsions de la Ndrangheta et avait adhéré à un comité antiracket.
Filippo Calippo a décidé de réagir : «La Calabre est perdue. J'ai décidé de m'en aller», a-t-il annoncé dans une interview. L'an dernier, cinq coups de feu ont été tirés contre son bureau.
Au Figaro, il explique les raisons de son découragement : «Au lendemain de l'homicide Fortugno, on avait espéré que quelque chose change. Un préfet expérimenté a été dépêché de Rome. Des opérations coup de poing ont eu lieu. Puis plus rien. Tout s'est arrêté. Les enquêtes se sont ensablées. Les gens ont eu l'impression que l'État les abandonnait. Ils ont recommencé à payer la Ndrangheta pour vivre en paix.»
«Nous ne demandons ni fonds extraordinaire, ni dévolution de pouvoirs, ni assistanat, mais seulement davantage de sécurité», dit-il en répétant trois fois le mot sécurité. Autrement dit, davantage de police, de personnel spécialisé dans les enquêtes sur les patrimoines, de contrôle du territoire.
Son J'accuse a eu l'effet d'un coup de tonnerre. Le patron des patrons Luca di Montezemolo l'a assuré de sa solidarité. Il l'a fait venir à Rome devant le comité directeur du patronat. Cinq jours plus tard, un comité régional de sécurité présidé par le vice-ministre de l'Intérieur s'est tenu à Reggio de Calabre pour faire le point sur les enquêtes en cours. C'était lundi dernier : il n'aura pas fallu trois jours pour débusquer les Marciano père et fils.
Fortugno n'avait pas voulu accorder aux clans des marchés publics dans la santé. Son assassinat, un dimanche en pleine rue, a suscité une intense émotion. Il a donné naissance au mouvement des «enfants de Locri», des jeunes refusant de subir le diktat de la criminalité. Les commanditaires du meurtre, Alessandro Marciano (55 ans) et son fils Giuseppe (28 ans), ont été arrêtés hier. Le père est un responsable local de la santé publique. Il travaille au même étage, dans la même unité sanitaire, à quelques mètres de distance, que la veuve de la victime, Maria Grazia Laganà, élue en avril député de la Marguerite (centre gauche).
COUP DE COLÈRE DES INDUSTRIELS
Le 21 mars déjà, la police a arrêté quatre mafieux, les auteurs matériels de l'attentat. Fait rare dans la Ndrangheta où la loi de l'omertà (le silence mafieux) est strictement respectée, l'un d'eux collabore avec la justice.
La coïncidence est surprenante entre ces deux dernières arrestations et le coup de colère poussé la semaine dernière par le président des industriels calabrais, Filippo Calippo, dont la famille travaille dans la conserve de thons depuis quatre générations et emploie 200 personnes.
Le 11 juin, un exploitant agricole a été retrouvé criblé de coups de feu et carbonisé dans sa voiture. Fedele Scarcella avait 71 ans. Il refusait de subir les extorsions de la Ndrangheta et avait adhéré à un comité antiracket.
Filippo Calippo a décidé de réagir : «La Calabre est perdue. J'ai décidé de m'en aller», a-t-il annoncé dans une interview. L'an dernier, cinq coups de feu ont été tirés contre son bureau.
Au Figaro, il explique les raisons de son découragement : «Au lendemain de l'homicide Fortugno, on avait espéré que quelque chose change. Un préfet expérimenté a été dépêché de Rome. Des opérations coup de poing ont eu lieu. Puis plus rien. Tout s'est arrêté. Les enquêtes se sont ensablées. Les gens ont eu l'impression que l'État les abandonnait. Ils ont recommencé à payer la Ndrangheta pour vivre en paix.»
«Nous ne demandons ni fonds extraordinaire, ni dévolution de pouvoirs, ni assistanat, mais seulement davantage de sécurité», dit-il en répétant trois fois le mot sécurité. Autrement dit, davantage de police, de personnel spécialisé dans les enquêtes sur les patrimoines, de contrôle du territoire.
Son J'accuse a eu l'effet d'un coup de tonnerre. Le patron des patrons Luca di Montezemolo l'a assuré de sa solidarité. Il l'a fait venir à Rome devant le comité directeur du patronat. Cinq jours plus tard, un comité régional de sécurité présidé par le vice-ministre de l'Intérieur s'est tenu à Reggio de Calabre pour faire le point sur les enquêtes en cours. C'était lundi dernier : il n'aura pas fallu trois jours pour débusquer les Marciano père et fils.
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