Da Le Temps del 04/09/2006
Originale su http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&article=188482
Silvio Berlusconi, en chef de l'opposition bronzé et insouciant
ITALIE. Après avoir contesté les élections qui l'ont écarté du pouvoir, le Cavaliere multiplie les fêtes et les escapades. Au point que ses alliés politiques commencent à s'impatienter.
di Eric Jozsef
Rome - A Marrakech, déguisé en danseur berbère, pour le cinquantième anniversaire de son épouse Veronica. Puis en Sardaigne, sur la costa smeralda, à faire jusqu'au bout de la nuit le tour des discothèques à la mode, des salles de jeu et de karaoké... le Cavaliere s'amuse. Après avoir tonné au printemps contre des élections truquées, réclamé à grands cris le recomptage des voix, dénoncé un gouvernement de centre gauche illégitime, Silvio Berlusconi s'est octroyé de longues vacances luxueuses à mille lieux des tracas politiciens.
«Et s'il devait abandonner la politique?» s'interrogeait, dans ce contexte, il y a quelques jours le quotidien progressiste La Repubblica. A 70 ans presque sonnés, le patron de Forza Italia reste le chef de l'opposition mais a davantage fait parler de lui au cours des dernières semaines, pour son deuxième disque de chansons napolitaines qui sortira fin septembre et ses soirées pyrotechniques dans sa villa de Porto Rotondo que pour ses interventions politiques. A la mi-août, le magnat de la communication a même réservé à ses hôtes un mini-volcan artificiel avec une coulée de lave tellement spectaculaire qu'elle en a effrayé plus d'un riverain. «C'était un simple jeu technologique», a lâché un Berlusconi, bronzé, reposé, souriant avant de replonger dans une soirée de bienfaisance.
Hormis quelques petites phrases sur les projets fiscaux du gouvernement de Romano Prodi et de rapides considérations sur l'intervention italienne au Liban («un contingent de 3000 hommes, c'est beaucoup trop»), le leader de Forza Italia ne s'est accordé qu'une grande intervention publique, au rassemblement annuel des jeunes catholiques conservateurs de «Communion et Libération» où il n'a pu résister à l'envie de vanter les mérites de ses implants capillaires.
«Selon nous, l'Italie doit être catholique et appartenir aux Italiens, la gauche pense à l'inverse à une Italie pluriethnique», a-t-il néanmoins lancé pour l'occasion réaffirmant qu'il était «condamné à rester en politique». «Je ne peux pas me retirer. La moitié des Italiens, ceux de gauche, me déteste, voire me hait. Mais l'autre moitié me détesterait si je décidais d'abandonner», a-t-il précisé.
Chef de l'opposition malgré lui? Ses alliés commencent pourtant à s'impatienter et ne manquent plus, parfois, de le faire savoir. Le président d'Alliance nationale, Gianfranco Fini, s'est ainsi démarqué en approuvant la politique du gouvernement sur le dossier libanais. Quant au centriste Pierferdinando Casini, il a réclamé une «nouvelle phase politique».
«Mon cher allié, nous sommes en août, je ne te connais pas», a balayé d'un revers de main le Cavaliere qui, à la tête de Forza Italia c'est-à-dire du premier parti du pays, d'une fortune économique et d'un empire médiatique demeure incontournable. Reste que selon certains analystes, il serait déprimé, loin du pouvoir et du palais Chigi. Ses soirées au champagne auraient pour objet de lui faire oublier la dure condition d'opposant. D'autres estiment au contraire que Berlusconi n'est jamais aussi populaire que lorsqu'il diffuse l'image de l'Italien hédoniste et optimiste. Mais dans quelle perspective? En dépit des tensions dans la majorité et des proclamations des dirigeants de la droite, la chute du cabinet Prodi n'est, pour l'heure, pas à l'ordre du jour.
«Berlusconi est trop vieux pour entreprendre une traversée du désert» fait remarquer l'éditorialiste de La Repubblica Claudio Rinaldi qui estime que le Cavaliere s'apprête à choisir une voie moyenne entre l'abandon de la politique et la tentative de revenir, en grande pompe, au premier plan: «Il va rester en politique mais avec une attitude de détachement relatif, sans trop s'agiter.» Juste de quoi demeurer le patron de l'opposition et au passage faire monter au créneau ses lieutenants pour s'opposer, comme c'est le cas depuis quelques jours, à tout projet de réforme de la loi sur le conflit d'intérêts ou sur la réorganisation du paysage audiovisuel italien.
«Et s'il devait abandonner la politique?» s'interrogeait, dans ce contexte, il y a quelques jours le quotidien progressiste La Repubblica. A 70 ans presque sonnés, le patron de Forza Italia reste le chef de l'opposition mais a davantage fait parler de lui au cours des dernières semaines, pour son deuxième disque de chansons napolitaines qui sortira fin septembre et ses soirées pyrotechniques dans sa villa de Porto Rotondo que pour ses interventions politiques. A la mi-août, le magnat de la communication a même réservé à ses hôtes un mini-volcan artificiel avec une coulée de lave tellement spectaculaire qu'elle en a effrayé plus d'un riverain. «C'était un simple jeu technologique», a lâché un Berlusconi, bronzé, reposé, souriant avant de replonger dans une soirée de bienfaisance.
Hormis quelques petites phrases sur les projets fiscaux du gouvernement de Romano Prodi et de rapides considérations sur l'intervention italienne au Liban («un contingent de 3000 hommes, c'est beaucoup trop»), le leader de Forza Italia ne s'est accordé qu'une grande intervention publique, au rassemblement annuel des jeunes catholiques conservateurs de «Communion et Libération» où il n'a pu résister à l'envie de vanter les mérites de ses implants capillaires.
«Selon nous, l'Italie doit être catholique et appartenir aux Italiens, la gauche pense à l'inverse à une Italie pluriethnique», a-t-il néanmoins lancé pour l'occasion réaffirmant qu'il était «condamné à rester en politique». «Je ne peux pas me retirer. La moitié des Italiens, ceux de gauche, me déteste, voire me hait. Mais l'autre moitié me détesterait si je décidais d'abandonner», a-t-il précisé.
Chef de l'opposition malgré lui? Ses alliés commencent pourtant à s'impatienter et ne manquent plus, parfois, de le faire savoir. Le président d'Alliance nationale, Gianfranco Fini, s'est ainsi démarqué en approuvant la politique du gouvernement sur le dossier libanais. Quant au centriste Pierferdinando Casini, il a réclamé une «nouvelle phase politique».
«Mon cher allié, nous sommes en août, je ne te connais pas», a balayé d'un revers de main le Cavaliere qui, à la tête de Forza Italia c'est-à-dire du premier parti du pays, d'une fortune économique et d'un empire médiatique demeure incontournable. Reste que selon certains analystes, il serait déprimé, loin du pouvoir et du palais Chigi. Ses soirées au champagne auraient pour objet de lui faire oublier la dure condition d'opposant. D'autres estiment au contraire que Berlusconi n'est jamais aussi populaire que lorsqu'il diffuse l'image de l'Italien hédoniste et optimiste. Mais dans quelle perspective? En dépit des tensions dans la majorité et des proclamations des dirigeants de la droite, la chute du cabinet Prodi n'est, pour l'heure, pas à l'ordre du jour.
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