Da Le Monde del 05/10/2005
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-695787@51-656131,0.html
Les Serbes de Bosnie livrent les noms des "participants" au massacre de Srebrenica

"Parmi eux se trouvent ceux qui avaient donné des ordres [de tuer] ainsi que ceux qui les avaient exécutés, mais la commission n'a pas eu pour mission de compter le nombre d'exécutants", a précisé M. Cekic. "Cette liste sera remise à la Cour d'Etat bosniaque pour les crimes de guerre", a-t-il ajouté.
La liste comprend aussi les noms de 15 membres d'un groupe paramilitaire appelé les Scorpions. Une vidéo diffusée en juin dernier en Serbie avait montré des membres des Scorpions assassinant des civils de Srebrenica. Le Tribunal pénal international (TPI) a déjà officiellement défini comme une génocide la tragédie de Srebrenica. Le 31 mars, la RS – entité qui forme la Bosnie avec la Fédération croato-musulmane – , avait présenté une liste de 892 personnes liées au génocide de Srebrenica qui était encore à l'époque employées dans l'administration, au niveau des municipalités ainsi que dans les structures de la RS et de l'Etat bosniaque.
MLADIC ET KARADZIC TOUJOURS EN FUITE

M. Ashdown recommande à ces institutions de "concentrer leurs investigations d'abord sur les personnes qui occupent encore aujourd'hui des fonctions [administratives] en Republika Srpska et au sein des institutions centrales de Bosnie". Dans un rapport publié en 2004, le gouvernement de la RS avait admis que près de 8 000 Musulmans avaient été tués par les forces serbes bosniaques à Srebrenica.
Les autorités serbes bosniaques avaient jusqu'alors minimisé le nombre des victimes, suscitant l'indignation parmi les proches des victimes et la communauté internationale. Bien que décrétée zone de sécurité par l'ONU, l'enclave de Srebrenica musulmane est tombée le 11 juillet 1995 aux mains des forces serbes de Bosnie. Les Casques bleus néerlandais qui étaient chargés de la protéger ont été incapables d'empêcher les massacres.
Objet de fortes pressions internationales pour renforcer sa coopération avec le TPI, la RS, épaulée par la Serbie, a obtenu depuis le début de l'année la reddition volontaire d'une dizaine d'inculpés du TPI. Toutefois, les architectes de la tuerie de Srebrenica, les ex-chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic, sont toujours en fuite depuis leur inculpation de génocide, en 1995.