Da Le Monde del 31/08/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-807704@51-793285,0.html

Romano Prodi recentre l'Italie sur l'Europe

di Jean-Jacques Bozonnet

ROME - Ceux qui reprochaient à Romano Prodi de trop s'occuper de la politique italienne lorsqu'il était à Bruxelles ne peuvent plus aujourd'hui douter de son attachement à l'Europe. Les cent premiers jours de gouvernement de l'ancien président de la Commission ont marqué sans ambiguïté la volonté de Rome de revenir sur la scène européenne, et même d'y retrouver un rôle majeur.

Dès son élection, "il Professore" n'a cessé de donner des gages. Son premier déplacement international l'a conduit à Bruxelles, afin de rassurer son successeur, José Manuel Barroso, et ses partenaires, sur la volonté de l'Italie de revenir à l'orthodoxie budgétaire qu'exigeait depuis des mois la Commission européenne. Le projet de budget 2007, dont les grandes lignes seront présentées, jeudi 31 août, en conseil des ministres, devrait le confirmer.

Mardi 29 août, sur le porte-avions Garibaldi, Romano Prodi a salué le départ d'un millier de soldats italiens, premier contingent à rejoindre le sud du Liban, dans le cadre de l'opération "Leonte", qui devrait, à terme, comprendre 2 500 hommes. "L'Italie a retrouvé un rôle important dans la diplomatie internationale et encore plus dans le bassin méditerranéen, où sa voix ne peut et ne doit plus être absente", s'était réjoui le président du conseil italien après la décision de l'Union européenne (UE) d'engager 7 000 hommes au Liban.

Mais, pour lui, cet épisode a surtout montré "le retour de l'Europe unie comme un acteur politique à part entière, capable d'avoir une politique étrangère commune, et aussi le retour de l'ONU dans un rôle de garant multilatéral de la paix".

Sans l'attitude déterminée de la diplomatie italienne, y compris dans les moments de grand scepticisme de la communauté internationale, il n'est pas certain que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) renforcée se serait déployée aussi vite, avec un engagement aussi fort des pays européens.

Quand les gouvernements israélien et libanais, chacun de son côté, ont plaidé pour que l'Italie prenne le commandement de la mission de paix, Rome ne s'est pas dérobé. Mais la diplomatie italienne, bien qu'en première ligne, n'a jamais cessé de parler "au nom de l'Europe", répétant son souci d'aller à la frontière israélienne "avec l'Europe".

M. Prodi a ainsi consommé la rupture avec la politique étrangère de son prédécesseur, Silvio Berlusconi, lié par son pacte électoral avec les eurosceptiques - voire europhobes - de la Ligue du Nord. Le soutien inconditionnel à Israël, alimenté par les thèses des néoconservateurs américains, avait été marqué par quelques gaffes du "Cavaliere", comme l'affirmation de "la supériorité de la civilisation occidentale sur la civilisation arabe". L'alignement sur Washington, notamment dans la guerre en Irak, s'était prolongé en Europe, où l'influence de l'Italie s'est affaiblie. Pour bien marquer sa défiance à l'égard de Bruxelles, Silvio Berlusconi parlait de "l'Europe de Prodi", une précision censée être aggravante.

Romano Prodi et son ministre des affaires étrangères, Massimo D'Alema, ont réussi à recentrer l'Italie sur l'Europe, sans pour autant rompre avec la politique traditionnellement atlantiste du pays. Ils ont développé une intense activité diplomatique pendant l'été. Mais quand Silvio Berlusconi recevait ostensiblement "Tony" (Blair) ou "Vladimir" (Poutine) dans sa somptueuse propriété de Sardaigne, Romano Prodi a géré la crise depuis son modeste lieu de vacances familial, en développant ce que la presse italienne a appelé "la diplomatie des sandalettes".

Sur le plan intérieur, l'attitude volontariste du gouvernement dans la crise au Proche-Orient n'a pas encore créé de lézardes dans la coalition de centre gauche. Le "large consensus", dont peut se vanter Romano Prodi, résistera-t-il en cas de drames sur le terrain comme l'attentat de Nassiriyah, qui, en novembre 2003, coûta la vie à 19 soldats italiens en Irak ? Déjà des voix s'élèvent du côté de la gauche radicale pour réclamer une réduction des troupes engagées en Afghanistan. Le coût de la mission au Liban est estimé à 250 millions d'euros par semestre.

D'accord sur le principe de l'intervention, l'opposition commence à s'agacer de l'approche italienne au Proche-Orient, caractérisée par un néologisme, l'"equivicinanza", c'est-à-dire une égale proximité avec les parties en présence. Illustration de cette nouvelle posture, une photo de Massimo D'Alema marchant dans les rues de Beyrouth au bras d'un député du Hezbollah a provoqué la colère des partis de droite, de la communauté juive, et aussi quelque embarras au centre gauche.

Mais ce sont les débats sur la loi de finances 2007, cet automne, qui permettront de mesurer la fibre européenne du gouvernement. Tommaso Padoa-Schioppa, le ministre de l'économie, seul membre du gouvernement issu de la société civile, et, sans doute, l'un des plus européen, a préparé une politique de rigueur fondée sur la chasse à l'évasion fiscale.

Rome entend revenir ainsi, dès 2007, sous le seuil des 3 % de déficit public et amorcer la baisse de la dette (106 % du produit intérieur brut). Arguant de l'amélioration de la conjoncture économique, des politiques plaident par un effort budgétaire moins rude, étalé sur deux exercices, au détriment du respect du pacte de stabilité. C'est à Prodi l'européen de trancher.

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