Da Le Monde del 10/10/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-821433@51-821544,0.html
Les services secrets italiens avaient aidé la CIA à enlever l'ex-imam Abou Omar à Milan
di Jean-Jacques Bozonnet
ROME - Non seulement les services secrets militaires italiens (Sismi) étaient au courant de l'enlèvement en 2003 sur leur territoire, par la CIA, d'Abou Omar, un ex-imam soupçonné de terrorisme, mais ils ont participé à la préparation de cette "opération non orthodoxe". Telle est la conviction des procureurs adjoints Armando Spataro et Ferdinando Pomaricini, qui ont bouclé officiellement leur enquête, samedi 7 octobre.
Sur les 39 personnes dont ils devraient demander le renvoi en procès, 35 ont été mises en examen "pour rapt assorti de circonstances aggravantes", notamment 26 agents américains de la CIA contre lesquels le parquet de Milan a lancé des mandats d'arrêt internationaux.
L'acte d'accusation vise aussi huit agents du Sismi, dont le directeur, Nicolo Pollari, et son adjoint, Marco Mancini. Selon les juges, le patron du contre-espionnage militaire aurait "reçu et accepté la demande de participation conjointe à l'opération d'enlèvement" peu après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, "de la part de Jeff Castelli, à l'époque responsable de la CIA en Italie".
La dernière personne accusée d'avoir participé au rapt est un carabinier du Groupement des opérations spéciales (ROS), Luciano Pironi, qui, selon les procureurs milanais, était "physiquement présent sur les lieux de l'enlèvement".
L'Egyptien Hassan Moustapha Ossama Nasr, dit Abou Omar, ex-imam de la mosquée de la rue Jenner à Milan, était soupçonné de liens avec une organisation terroriste proche d'Al-Qaida. Il a été enlevé le 17 février 2003. Selon l'enquête, il a été conduit à la base américaine d'Aviano, puis à celle de Ramstein en Allemagne, avant de se retrouver, le soir même, dans une prison égyptienne. Il a dit à ses proches avoir été torturé.
Quatre autres Italiens sont mis en examen pour "complicité simple ou aggravée" : deux journalistes du quotidien Libero et deux agents du Sismi qui auraient mis sur écoute des journalistes de La Repubblica.
Lors des interrogatoires, le général Pollari a opposé le "secret d'Etat" à la curiosité des enquêteurs. Cela interdit à l'accusation d'établir un lien avec le gouvernement Berlusconi, qui avait proclamé son ignorance de l'opération.
Sur les 39 personnes dont ils devraient demander le renvoi en procès, 35 ont été mises en examen "pour rapt assorti de circonstances aggravantes", notamment 26 agents américains de la CIA contre lesquels le parquet de Milan a lancé des mandats d'arrêt internationaux.
L'acte d'accusation vise aussi huit agents du Sismi, dont le directeur, Nicolo Pollari, et son adjoint, Marco Mancini. Selon les juges, le patron du contre-espionnage militaire aurait "reçu et accepté la demande de participation conjointe à l'opération d'enlèvement" peu après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, "de la part de Jeff Castelli, à l'époque responsable de la CIA en Italie".
La dernière personne accusée d'avoir participé au rapt est un carabinier du Groupement des opérations spéciales (ROS), Luciano Pironi, qui, selon les procureurs milanais, était "physiquement présent sur les lieux de l'enlèvement".
L'Egyptien Hassan Moustapha Ossama Nasr, dit Abou Omar, ex-imam de la mosquée de la rue Jenner à Milan, était soupçonné de liens avec une organisation terroriste proche d'Al-Qaida. Il a été enlevé le 17 février 2003. Selon l'enquête, il a été conduit à la base américaine d'Aviano, puis à celle de Ramstein en Allemagne, avant de se retrouver, le soir même, dans une prison égyptienne. Il a dit à ses proches avoir été torturé.
Quatre autres Italiens sont mis en examen pour "complicité simple ou aggravée" : deux journalistes du quotidien Libero et deux agents du Sismi qui auraient mis sur écoute des journalistes de La Repubblica.
Lors des interrogatoires, le général Pollari a opposé le "secret d'Etat" à la curiosité des enquêteurs. Cela interdit à l'accusation d'établir un lien avec le gouvernement Berlusconi, qui avait proclamé son ignorance de l'opération.
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